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Entreprises et biodiversité : Quelles interdépendances ?

28 juin 2022
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Les entreprises dépendent de la biodiversité et de ses services écosystémiques, parfois directement via leur proposition de valeur ou bien indirectement. D’autre part, les écosystèmes sont fortement menacés par les activités humaines. Le secteur de l’entreprise possède une grande responsabilité dans l’érosion à laquelle fait face actuellement la biodiversité.

Dans le cadre d’une étude interne, l’agence Think+ fait appel à vous ! Nous aimerions connaître votre intérêt et votre sensibilité sur la question de la biodiversité par un questionnaire disponible en fin d’article. 

UN CONSTAT ALARMANT

La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent.

Aujourd’hui, l’intégrité de la biodiversité est fortement menacée et son érosion est l’un des enjeux actuels majeurs. La communauté scientifique qualifie cette dégradation de sixième extinction de masse, suivant l’extinction du Crétacé-Paléogène qui a engendré la disparition des dinosaures.

L’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) affirme en effet que le taux mondial d’extinction d’espèces est déjà au moins plusieurs dizaines à centaines de fois supérieur au taux moyen des 10 derniers millions d’années, et le rythme s’accélère. Ainsi, selon la liste rouge de l’UICN mise à jour en 2021, environ 30% des espèces animales dans le monde sont menacées.

DES SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES RAREMENT COMPTABILISÉS

La biodiversité et les écosystèmes sont essentiels à notre bien-être et à notre survie. Ils nous fournissent des services qui sont appelés “écosystémiques”, par exemple le service d’approvisionnement en stocks de poissons fourni par l’océan. Dix-huit catégories de contribution ont été identifiées et regroupées en quatre types de services :

  • production (approvisionnement en matières premières par les écosystèmes),
  • régulation (régulation de la qualité de l’air ou de l’eau),
  • socio-culturel (impact de la nature sur le bien-être),
  • de support (production d’oxygène atmosphérique, cycle de l’eau, etc.).

Étant exploités gratuitement, on attribue rarement une valeur économique à ces services et pourtant cela serait non négligeable. La part de la production végétale en France pouvant être attribuée à l’action d’insectes pollinisateurs, par exemple, a une valeur allant de 2,3 à 5,3 milliards d’euros par an, selon une évaluation publiée par le ministère de l’environnement.

Ainsi, les entreprises dépendent de la biodiversité et de ses services écosystémiques, parfois directement via leur proposition de valeur (secteur agroalimentaire par exemple) ou bien indirectement (matières premières, conditions pour opérer).

La perte de biodiversité n’est pourtant que rarement identifiée comme un risque par les entreprises. Alors que selon le Forum Économique Mondial le risque lié à la perte de biodiversité mondiale arrive en troisième position en termes d’impact et quatrième en termes de probabilité d’occurrence.

LES CAUSES DE L’ÉROSION DE LA BIODIVERSITÉ

Les activités humaines sont considérées comme la principale raison de la disparition des espèces. Cinq causes principales ont été identifiées :

  • le changement d’usage des sols et des mers,
  • l’exploitation des ressources,
  • le changement climatique,
  • la pollution,
  • les espèces exotiques envahissantes.

 

La part de responsabilité des entreprises est importante, allant de leur contribution au dérèglement climatique par les émissions de GES à leur implication dans l’extraction ou l’exploitation des ressources.

Le WWF évoque notamment parmi les secteurs d’activité les plus impactants pour la biodiversité l’agriculture intensive, l’exploitation forestière, l’urbanisation, l’extraction minière, les activités de pêche et de chasse intensive.

UN CADRE RÉGLEMENTAIRE QUI S’ORGANISE

Lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, l’importance de la conservation de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité a été officiellement reconnue. Depuis, des accords internationaux visent à maîtriser et réduire l’impact humain sur le reste de la biodiversité. C’est, par exemple, l’objectif des 196 États membres de la Convention pour la diversité biologique (CDB) de l’ONU qui se réunissent cette année pour avancer sur le cadre mondial post-2020 pour lutter contre l’érosion de la biodiversité.

En France, des politiques publiques et des réglementations (dont certaines à destination des entreprises) en faveur de la préservation de la biodiversité ont été mises en place, notamment à partir des lois Grenelle avec la mise en place de la trame verte et bleue en 2007, la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages en 2016, le lancement du Plan biodiversité en 2018 et en 2021 l’élaboration de la 3ème stratégie nationale pour la biodiversité pour la période de 2021-2030.

Si aujourd’hui ces réglementations restent marginales et très peu appliquées aux entreprises, il est certain que pour répondre aux enjeux futurs, nous allons entendre de plus en plus parler de biodiversité dans les années à venir.

Dans le cadre d’une étude interne à l’Agence, nous faisons appel à vous ! En effet, nous aimerions connaître votre intérêt et sensibilité sur la question de la biodiversité. 

Pour cela, nous avons développé un bref questionnaire dont le lien se trouve ci-dessous :

https://forms.office.com/Pages/ResponsePage.aspx?id=VWPPQrY4vk6ehOiD7VirCptBtX6mUwVJk64oTCsbVolUM0hBQU5URFg3UlBLR1RQOUlSNk02RFJCVC4u

VOS RÉPONSES SONT PRÉCIEUSES ET NOUS VOUS REMERCIONS PAR AVANCE !

 

 

 

Références

Cowie, R.H., Bouchet, P., Fontaine, B. In press. The Sixth Mass Extinction: fact, fiction or speculation? Biological Reviews, DOI : http://doi.org/10.1111/brv.12816

https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf