La numérisation de notre société génère des impacts environnementaux non négligeables sur notre environnement.
En 2019, son impact carbone mondial représentait 3,8% des émissions de gaz à effet de serre soit 20% de plus que le secteur du transport international en 2019.
Avant de parler d’écologie numérique ou d’éco-conception web, il est important de bien comprendre la raison de ces impacts afin de définir les axes et les stratégies d’amélioration à développer dans vos organisations.
Avant de chercher les origines des impacts sur les écosystèmes, il est primordial de savoir quels sont les indicateurs à regarder.
En effet, le numérique génère de fortes externalités négatives dues aux émissions de gaz à effet, à l’utilisation des métaux rares (de manière plus générale de ressources abiotiques) et à une consommation d’eau (principalement due à l’extraction des métaux et à la production d’énergie).
Les impacts environnementaux proviennent :
- des utilisateurs
- du réseau internet
- des datacenter
Sur les schémas ci-dessous est représentée la part des impacts par chacun de ces ensembles. Ces données proviennent du rapport « Empreinte environnementale du numérique mondial » de GreenIt.
Répartition des émissions de gaz à effet de serre :
Par exemple, on peut voir que les utilisateurs sont à l’origine de 66% des émissions de GES. 40% de ces 66% sont dus à la fabrication des équipements.
Répartition des consommations d’eau :
Répartition des consommations de ressource abiotique :
Au vu des 3 schémas ci-dessus, nous pouvons affirmer que :
- Sur l’ensemble des impacts environnementaux, les utilisateurs représentent entre 66% et 84 % des impacts. La production des équipements étant à chaque fois la source majoritaire des impacts. Renouveler ses équipements informatiques (ordinateurs, smartphones, ipad, imprimantes…) est donc la principale source d’impact.
- Le stockage des données par les datacenter ne représente au maximum que 15% des impacts environnementaux.
Quels sont les axes de développement d’un numérique plus responsable ?
De la connaissance des sources d’impacts, des axes d’améliorations peuvent être définis et des stratégies peuvent être énoncées. Dans cet article, les stratégies ne seront que survolées. Les prochains articles traiteront en détail de chacun de ces axes.
- Réduire l’impact de nos équipements:
Augmenter la durée de vie de nos équipements informatique doit être le premier objectif d’une démarche vers un numérique plus responsable.
Cependant les raisons du changement de nos équipements sont diverses :
- L’obsolescence technologique : « le nouveau produit possède un écran de meilleure définition »
- L’obsolescence logicielle : « l’équipement ne supporte plus la dernière mise à jour » « le système d’exploitation ralentit fortement l’utilisation, car il n’est pas nettoyé. »
- L’obsolescence technique : « L’autonomie de ma batterie est devenue trop faible » « l’ordinateur chauffe, car il ne peut être facilement dépoussiéré »
- L’obsolescence esthétique :« Avoir des équipements nouveaux renvoie une image positive »
La première des actions est de questionner l’usage et les raisons qui nous poussent à changer d’équipements.
« Ai-je besoin de cette nouvelle technologie ? », « Les lenteurs de mes équipements sont-elles dues au système d’exploitation ou au matériel en lui-même ? », « l’esthétique de l’équipement est-elle primordiale ? »
Une fois cette sensibilisation faite, de nombreuses actions peuvent en découler: optimiser la performance des équipements utilisés, réduire le nombre d’équipements électroniques, privilégier l’entretien de l’ordinateur et du logiciel d’exploitation à l’achat de nouveaux équipements, acheter des produits reconditionnés, disposer les outils numériques dans des points de collectes agréés.
- Réduire la quantité de données stockées:
Certaines actions sont parfois conseillées pour le stockage de nos données comme la suppression de mail, et l’utilisation de cloud est souvent montrée du doigt. Est-ce légitime ?
D’après l’étude du cabinet d’analyse IDC, la quantité de données stockées dans le monde va être multipliée par 5,3 d’ici 2025. La raison principale de cette explosion est l’utilisation grandissante d’objet connecté (ex : robot ménagé, voiture, domotique, montre, etc…)
En effet, l’ensemble de ces objets stockent de manière continue les données. Ils sont à eux seuls responsables de la multiplication par 3,3 fois de la quantité de données stockées dans le monde d’ici 2025.
Il est donc important de bien définir l’utilité des objets connectés que vous utilisez ou que vous concevez. Est-ce que la connexion digitale apporte une vraie utilité à mon produit ? Est-ce que la connexion digitale apporte une vraie valeur ajoutée pour l’usager ?
Réduire la quantité de données stockées c’est avant tout limiter et réduire le nombre d’objets connectés.
- Réduire l’impact du réseau :
Actuellement, la majeure partie des données transportées se fait par la fibre optique. Cette technologie consomme très peu d’énergie. Le réseau mobile à l’inverse serait 10 fois plus impactant d’après le rapport « Réseaux du futur : l’empreinte carbone du numérique » de l’ARCEP.
La technologie 5G est moins consommatrice en énergie que celle de la 4G. Cependant deux points peuvent rendre son bilan bien plus désastreux :
- En raison de la qualité du débit de la 5G, des utilisateurs pourraient privilégier ce réseau mobile au dépend de l’utilisation de l’utilisation du réseau Wifi (et donc de la fibre)
- La 5G va favoriser le développement d’objets connectés. En effet, grâce à une vitesse de transmission très rapide, cette nouvelle technologie permet aux objets connectés de discuter instantanément entre eux. Le développement de ce réseau 5G va donc augmenter le nombre d’équipements ainsi que la quantité de données stockées.
Pour récapituler, un numérique responsable passe en priorité par une réduction de la consommation d’objets électroniques et notamment d’objets connectés. Pour cela, il est primordial dans une démarche de numérique responsable de:
- Renouveler moins fréquemment son matériel en privilégiant la réparation ainsi que la mise à zéro du système d’exploitation.
- Se poser la question de l’utilité de l’objet connecté.
- Choisir son équipement en fonction de son usage si l’achat est nécessaire.
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