Adopter une communication responsable n’est pas toujours évident. Quand certaines allégations environnementales deviennent interdites (comme « biodégradable »), des compagnes de publicités maladroites se font épingler par l’organisme de régulation de la publicité en France (ARRP) pour greenwashing.
Régie par la norme 14020, la communication responsable comportait jusqu’à maintenant trois types d’étiquetages environnementaux :
- Les écolabels « Ils certifient que le produit est parmi les moins impactants de sa catégorie »
- L’autodéclaration « Je dis que mon produit est .. »
- L’écoprofil « Mes résultats environnementaux sont les suivants, à vous de juger »
Aujourd’hui une quatrième est en cours de rédaction : l’affichage environnemental. C’est une note A, B, C, D ou E qui est affichée sur les produits, calculée à partir du cycle de vie du produit suivant un référentiel validé. Elle permet de donner une indication simple au consommateur.
Attention de ne pas confondre affichage environnemental qui est normé et l’indice environnemental qui est une autodéclaration « J’affirme que mon produit à la note B ». Un moyen facile de les différencier est que l’affichage environnemental possède une identité graphique déposée (voir ci-contre)
La réglementation :
C’est grâce à la loi Anti-Gaspillage Economie Circulaire (AGEC), qui a pour objectif général d’encourager la production durable, que le dispositif d’affichage environnemental est officiellement instauré. Elle prévoit d’accélérer son déploiement par une expérimentation de 18 mois pour inciter les entreprises volontaires à se lancer et inciter à éco-concevoir. Cette phase débouchera d’ici 2023 sur un décret définissant la méthodologie, et les modalités définitives.
L’enjeu pour ces groupes de travail est important : monter dès aujourd’hui en compétence et se préparer pour ne pas subir un futur dispositif obligatoire au niveau européen (Product Environmental Footprint).
Comment s’y préparer ?
L’ADEME définit sept étapes pour déployer une démarche d’affichage environnemental :
- Sensibilisation et Engagement (1 et 2) : comprendre les enjeux, consulter les informations disponibles, les parties prenantes. Puis définir le périmètre, réunir une équipe pluridisciplinaire, définir les engagements RSE, le marketing durable.
- Collecte des données et Réalisation de l’ACV (3 et 4)
- Analyse des résultats et attribution d’une note (5)
- Vérification par un délégataire de l’ADEME de la sincérité des notes (6) : (Afnor, Amvalor, Cd2E)
- Affichage des notes (7) : former les équipes internes et adopter une communication responsable adéquate.
QUELQUES EXEMPLES :
En attendant une réglementation, les entreprises s’engagent déjà dans ces systèmes de notation.
Dans différents secteurs d’activités, des acteurs expérimentent et mettent en place l’affichage environnemental. On peut en retrouver notamment dans secteur du textile (Decathlon, Bonobo, Okaïdi), des cosmétiques (Garnier), du tourisme, de l’ameublement et de l’agro-alimentaire.
Récemment publié, l’Eco-score permet d’évaluer l’impact environnemental d’un produit alimentaire. Il a été développé par un collectif indépendant composé notamment de La fourche, Yuka, Marmiton. Sa méthode de calcul se base principalement sur l’analyse de cycle de vie qui sera ensuite pondéré par un système de bonus-malus (cf : site de la fourche pour plus d’informations)
Afin de mieux se préparer à l’application de cette nouvelle réglementation, l’entreprise mbpack , spécialiste des emballages alimentaires et d’hygiènes, a souhaité développer avec notre soutien l’indice environnemental « l’eFFet Vert ». Après les avoir accompagnés sur des Analyses de Cycle de Vie simplifiées (ACVs) pour plusieurs catégories de produits, une grille d’évaluation a été élaborée. Elle est basée sur 10 critères environnementaux qui permettent de noter l’ensemble des références (cf fiche retour d’expérience)