Depuis plus d’un an, maintenant, l’Agence a ouvert une filiale à Montréal pour accompagner les entreprises québécoises à intégrer des pratiques plus vertueuses. C’est également l’opportunité, pour Think+, de favoriser les échanges de bonnes pratiques entre deux cultures avec une histoire différente, des enjeux différents.
Sortir de son contexte, de son environnement et s’ouvrir à cet autre « monde » permet, dans la majorité des cas, de se rassurer sur les pratiques que l’on développe, de se questionner sur d’autres façons de faire et de s’inspirer pour développer de nouveaux projets.
C’est ce que nous proposons depuis peu à nos clients et partenaires : profiter de notre réseau, de notre connaissance et de nos implantations (Pays basque, Bretagne, Québec) pour prendre du recul, rencontrer, échanger, s’inspirer et développer de nouveaux projets visant à réduire les impacts environnementaux.
C’est donc avec l’un de nos clients que nous avons expérimenté cela. Hubert Candelé, le gérant de la Laiterie Bastidarra, située à Bardos, au Pays Basque a rejoint à Montréal Vincent Collet, directeur de l’agence, en septembre 2023.
Pendant une semaine, ils ont participé à des évènements, rencontré des partenaires, visité des entreprises au Québec et au Vermont. C’était la deuxième fois qu’ils voyageaient ensemble, et nous avons pensé qu’il serait intéressant de vous présenter les motivations d’Hubert et les avantages de ces voyages d’exploration.
Hubert, peux-tu présenter Bastidarra et nous rappeler ton historique avec l’agence Think+ ?
Bastidarra, c’est une laiterie située à Bardos et qui a maintenant 12 ans. Nous proposons une large gamme de produits laitiers artisanaux et ultra-frais au lait de brebis, de vache et de chèvre, plus connue sous les marques Ekia et Ibaski.
Nous approvisionnons des clients tels que les établissements collectifs comme les écoles, ainsi que des enseignes de la grande distribution alimentaire (Grandes et Moyennes Surfaces).
Du fait de notre histoire et localisation, nous avons un terreau favorable au sein de l’entreprise pour travailler sur les questions environnementales et l’éco-conception. Cependant, il fallait structurer tout cela. Je suis quelqu’un de très pragmatique et je voulais des choses tangibles : on pense faire de bonnes choses mais on ne sait pas le mesurer.
Nous avons donc réalisé une première étude en 2021 (un diagnostic d’éco-conception et des analyses de cycle de vie) pour mesurer l’impact environnemental des produits phares de la laiterie. Ces premiers pas dans la démarche nous ont permis de nous positionner, de conforter certains choix stratégiques, mais aussi de remettre en cause certaines actions.
À la suite de cette première étude, nous avons souhaité aller un peu plus loin sur la question environnementale et l’éco-conception. On avait plein d’idées en tête, mais nous avions besoin d’une entité externe pour structurer et organiser tout cela ! C’est ce que nous sommes donc en train de finaliser avec l’agence.
Tout au long de l’accompagnement, nous travaillons en étroite collaboration avec Think+ et les échanges sont efficaces et variés. C’est dans le cadre de ces échanges que Vincent m’a proposé de l’accompagner au Québec pour identifier ou approfondir quelques opportunités.
Un premier voyage d’affaire en début d’année 2023
J’ai eu l’opportunité de me rendre au Québec à deux reprises en compagnie de Vincent Collet.
La première visite avait pour but de découvrir une application concrète visant à valoriser un sous-produit de la laiterie. Ce premier voyage m’a permis de rencontrer des personnes ayant une expérience sur une innovation technologique que je souhaitais étudier. Il a également été l’occasion de plonger dans une culture différente, ce qui a enrichi ma perspective.
Un second voyage en 2023
Je prévoyais un second voyage au Québec dans un délai relativement court, puisqu’entre les deux voyages, j’avais lancé des études suite à ce que j’avais observé lors de ma première visite. Mais il fallait que j’aille un petit peu plus loin encore, ressentir d’un peu plus près l’expérience de notre confrère québécois.
Cette opportunité m’a également permis d’approfondir certains sujets, notamment en ce qui concerne l’application concrète que j’avais initialement observée, ma réflexion ayant évolué, j’ai pu poser des questions plus ciblées.
J’ai également eu l’opportunité de réaliser une analyse comparative sectorielle, englobant à la fois les produits, mais aussi les services liés à mon activité.
Pourquoi aller explorer, pour un chef d’entreprise ?
Le fait de voyager et d’observer des réalités environnementales ailleurs nous permet de constater que les problématiques liées à l’environnement sont souvent similaires, même de l’autre côté de la planète. En outre, cela nous offre l’occasion de nous situer et d’évaluer le niveau de maturité de la société européenne par rapport à celle d’Amérique du Nord.
Cela peut aussi contribuer à apaiser certaines inquiétudes, en nous rappelant que nous ne sommes pas en retard sur tous les fronts. Toutefois, il est essentiel de maintenir cette dynamique, car je suis convaincu que notre engagement n’est plus simplement une opportunité, mais une nécessité pour notre existence future. Cela renforce ma conviction qu’il est impératif de redoubler d’efforts et d’énergie sur ces questions.
Je souhaitais également explorer d’autres domaines sur lequel nous travaillons depuis quelque temps : celui de la visibilité de l’entreprise et de la pédagogie que nous devons fournir à nos consommateurs et concitoyens.
Nous organisons des visites de notre site de production, et je cherchais à structurer un parcours de visite. Nous avions envisagé plusieurs formats de visite afin de mettre en avant notre travail et d’être transparents vis-à-vis de nos clients et consommateurs, notamment en proposant des visites du site industriel ainsi que des élevages.
Nous avons exploré ce sujet au sein d’entreprises agroalimentaires de tailles très différentes, chacune ayant des approches totalement distinctes. Cette démarche m’a également permis de recueillir des idées intéressantes que je pourrai utiliser comme source d’inspiration pour faire évoluer notre plan initial.
Quels ont été les bénéfices d’être accompagné dans cette démarche par Think+ ?
Pour moi, organiser tout cela en solitaire serait tout simplement impossible. Vincent possède une connaissance approfondie du territoire, de précieux contacts, et il nous permet en fin de compte d’aller droit au but. De plus, nos échanges permanents nous aident à passer d’un sujet à un autre, faisant progresser notre réflexion. Cela nous fait gagner du temps et nous offre l’opportunité de faire des rencontres enrichissantes.
Parmi celles-ci, je mentionnerais notre collaboration avec Benoit Poulin de l’IDP (Institut de Développement de Produits), ainsi que notre participation au colloque de La Grande Rentrée DD (Développement Durable) organisé par le comité 21 Québec.
Le fait d’être introduit par quelqu’un qui a une connaissance approfondie du domaine permet de franchir immédiatement certaines barrières et d’aborder directement les points essentiels. Cela crée une mise en confiance presque instantanée.
Pourquoi tu as tenté l’expérience maintenant ? Était-ce le bon moment ?
En ce qui me concerne, j’ai souvent l’impression d’être en retard, et je me dis que nous aurions pu entreprendre cette expérience plus tôt. Cependant, nous avions d’autres priorités à gérer, et aujourd’hui, notre entreprise est suffisamment structurée pour me permettre de m’absenter une semaine. Ces sujets commencent également à être mûrs au sein de l’entreprise. Certes, j’aurais souhaité le faire plus tôt, mais nous avions d’autres préoccupations, notamment d’ordre commercial ou économique, qui prenaient le dessus à l’époque.
Des mises en œuvre prévues ?
Il y a très concrètement deux sujets sur lesquels nous allons continuer de travailler :
- En ce qui concerne les visites d’entreprise, j’ai eu l’opportunité de constater qu’il y avait une marge d’innovation, et je souhaite introduire une nouvelle approche, fortement inspirée de ce que j’ai observé dans une brasserie. Le fil conducteur de notre parcours de visite sera structuré autour des aspects socio-environnementaux. Je trouve que cette vision est plus claire, et nous sommes déjà en train de travailler sur sa mise en œuvre.
- Mes deux visites concernant la revalorisation des co-produits, sur laquelle j’ai déjà entamé certains travaux, m’ont conforté dans l’idée que c’est le moment opportun pour les réaliser. Il y a des enjeux environnementaux, bien sûr, mais aussi des enjeux économiques. Même si les défis économiques initiaux peuvent être importants, je suis convaincu que c’est la direction à suivre. Par conséquent, je vais accélérer la mise en œuvre de ce projet d’économie circulaire.
Un dernier mot ?
Dans ma façon de procéder, je tire une grande richesse de ce type de rencontres, de l’expérience de mes collègues et de la découverte d’autres cultures. C’est une pratique que j’entretiens depuis 12 ans, et pour moi, c’est essentiel.
En réalité, c’est essentiel tant pour l’entreprise que pour l’homme que je suis !